Argument N°4
La pénibilité sera prise en compte : non !
Parce que certains métiers sont difficiles ou que ceux qui les exercent sont entrés tôt dans la vie active, les promoteurs des réformes des retraites assurent presque à chaque fois que la pénibilité sera prise en compte. Un coup d’œil sur les usines à gaz successivement bâties puis démantelées sur le sujet suffit à convaincre du manque de sérieux de la promesse.
Que dire, par exemple, des critères actuels, dont la définition les rend quasiment impossibles à atteindre pour les salariés concernés ? On peut ajouter que les quatre critères supprimés par le gouvernement en 2018 (manutention manuelle de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques et exposition aux risques chimiques) ne reviendront pas dans le nouveau dispositif, comme le demandait pourtant notre organisation.
Pour pouvoir partir plus tôt à la retraite, le salarié concerné par ces facteurs devrait passer une visite médicale afin de faire reconnaître par un médecin sa maladie professionnelle et un taux d’incapacité permanente dépassant les 10 %.
S’il n’a pas obtenu ces deux conditions, il n’est pas question pour lui de prendre une retraite anticipée. Plusieurs dizaines de milliers de salariés seraient concernés chaque année, et sans doute devront ils patienter de longs mois avant un examen, vu le manque de médecins du travail actuel.